Pour fêter la sortie de leur 2e EP, Seaweed And Stardust, on a retrouvé Mathias, chanteur/guitariste de The Wow Signal dans un troquet Lyonnais pour discuter de plein de choses. Toutes les infos pour écouter leur EP et l’acheter sont en bas de l’interview.
Granny Smith : Votre 2e Ep va bientôt sortir, le 7 décembre pour être précis. Pourquoi être resté dans ce format ?
Mathias : On n’a pas le matériel pour, tout simplement. Meilleure réponse du monde (rires).
GS : Du coup, pourquoi ne pas avoir pris plus de temps pour essayer de construire un album ?
M : Parce que ça ne sert à rien de sortir un album maintenant. Ça serait comme un coup d’épée dans l’eau. On a préféré refaire un Ep, avec plus de personnes autour de nous, qui nous connaissent bien pour pouvoir plus tard sortir un album bien construit. On prend de l’expérience avec ça.
GS : Vaut mieux peut être sortir un Ep avec 5 titres dont vous êtes fiers plutôt qu’un album avec des morceaux « fillers » non ?
M : Ah bah c’est sur. Ça n’aurait aucun intérêt de faire ça. Pour le moment on a un label, un tourneur & c’est tout. Pour un album faudrait 2-3 labels en plus, un attachée de presse, un gros tourneur et là ok pour l’album.
GS : Il y a 2 ans sortait Morning Tanura, ambiance orientale vis-à-vis du titre qui fait référence aux Dervish Tourneurs. Pour le nouvel EP, Seaweed & Stardust, c’est l’espace comme on peut le voir sur la pochette. Qu’est-ce qui vous a amené à prendre cette direction artistique ?
M : (Réfléchit). Je ne sais plus d’où vient l’idée originelle. On a trippé tout les 3 sur les marins du futur. (rires). Ça nous a bien plus d’imaginer des mecs tout pinés sur un bateau dans l’espace. Après, je dirais que c’est le groupe Chilien Follakzoid qui m’a donné l’idée indirectement.
GS : Dans de précédentes interviews tu as dis que tu avais composé tous les morceaux du 1er Ep et que les 2 autres membres étaient venus rajouter des petites touches. Est-ce que sur Seaweed, ce fut la même recette ou bien y’a eu un travail de groupe ?
M : Non, même formule. J’ai tout maquetté et j’ai démarché des gens avec ces maquettes. Y’a qu’un seul morceau qu’on a réarrangé à trois.
GS : Vous avez pas mal tourné pour défendre Morning Tanura. Est-ce que ces dates ont aidé à recomposer les chansons qui sont sur Seaweed, dans le sens ou vous avez pensé à laisser des parties instrumentales pour que sur scène ça soit un moment de création ?
M : Oui complètement. On apprend à se connaître en jouant ensemble. On devine ce que l’autre va faire et ça influence nos projets. On a aussi trouvé un son plus personnel. Du coup on s’est mis des barrières parce qu’on voulait des morceaux plus pop à l’écoute, mais les détruire en live. Que ça dure 10 minutes de plus.
GS : Pour teaser votre 2e Ep vous avez sorti un clip pour « Unknown Bodies ». Pourquoi ce titre pour le clip ?
M : C’est le morceau le plus court de l’EP. Ou ça se joue à quelques secondes avec « Give Up ». Puis on s’est dit qu’Unknown marchait mieux en clip.
GS : Du coup ça fait quoi de côtoyer la mort ? Elle est sympa ?
M : (rires + toux). Putain, elle a encore de l’emprise sur nous (rires). Non sinon, pas énormément de conversation mais très sympa. On dirait ta vieille tante handicapée. Tu la caresses dans le sens du poil et ça va (rires).
GS : L’ep débute par « Sailors », votre morceau le plus long à ce jour. Comment on sait qu’un morceau peut durer ?
M : La première fois qu’on le fait en répétition. C’est aussi simple que ça. On fait tourner le riff de fin et on se retrouve un quart d’heure après en se disant que c’était trop bien. Du coup on le garde comme ça.
GS : Quels sont les morceaux les plus durs à composer ? Les longs ou bien les plus courts et donc plus directs & efficaces ?
M : Les plus courts. Les longs te rentrent directement dans un style/format. Tu peux jouer de la Krautrock, du space rock. C’est plus facile d’aller dans ces styles la. Un bon morceau de pop, 3 :30, un refrain de ouf, un couplet qui te lâche pas, c’est ultra dur. C’est plus facile de trouver un bon riff et de tricoter autour des minutes durant.
GS : « Sailors » est un morceau qui représente bien l’EP selon moi. Il est plus long, il va plus loin dans son psychédélisme. Les voix sont plus travaillées et aériennes. Est-ce que tu valides cette idée ?
M : Ouais carrément. C’est le premier morceau que j’ai composé. Il donne la couleur de l’EP. On retrouve la thématique des marins d’ailleurs. Puis on trouve presque les mêmes accords de « Your World » qui clôt l’EP. C’est la même progression harmonique, mais une autre orchestration.
GS : On est d’accord que la partie instrumentale de « Sailors » est aussi là pour que vous puissiez kiffer sur scène ?
M : Ah ouais, on la fait durer 10 minutes, on se fait grave plaisir sur cette partie.
GS : Vous êtes un groupe à 3 voix..
M : (Nous coupe) Alors, je dirai plus qu’on est à 2 voix. Y’a rarement les 3 voix en même temps.
GS : Comment ça se passe pour choisir les voix ? C’est en écoutant les riffs que vous calez les différents types de voix ?
M : (Réflechit). Y’a toujours une voix lead dans la composition et automatiquement, une deuxième se greffe. Et on se pose pas plus de questions. Ce sont Etienne & moi qui faisons tout le temps les 2 voix.
GS : En début d’année vous avez sorti un live. Est-ce que c’est une idée venant de vous ou bien c’est l’épicerie Moderne ou encore Vibrations sur le Fil qui vous a proposé le truc ?
M : C’est Cédric, l’ingé son de l’Epicerie qui a enregistré ça. Il a fait un multipiste. Y’a un bout de mix fait avec le cul, mais qui nous va très bien, un bon mastering et il nous a envoyé ça. On l’a écouté et on l’a trouvé cool. Du coup on l’a mis sur Youtube & Bandcamp en gratuit. Et c’est plutôt cool.
GS : En fouinant un peu votre discographie, on retrouve 2 morceaux qui ne sont sur aucun Ep. « Mystery Rider » & « The Days Are Growing Longer Aren’t They ? ». Ils ne rentraient pas dans la tracklist des Ep ?
M : « The Days », il date d’un an et demi. On l’a joué un temps en live, on en a fait un clip et puis il nous a saoulé. Mais extrême. Du coup on s’est dit qu’on arrêterait de la jouer. Peut être qu’on l’enregistrera un jour. Et « Mystery Rider » c’est une reprise. Et on a pas envie de mettre une cover sur un EP. En plus c’est d’un groupe qui s’appelle Highway Robbery.
GS : Vous avez pu vous faire la première partie de Birth Of Joy au Marché Gare en avril dernier. Comment on appréhende ce genre de concert surtout quand on partage l’affiche avec une formation réputée pour ses shows live de qualité ?
M : On était essentiellement excité. Pas de stress inutile. On ne se compare pas donc bon. Si t’es serein de ce que tu joues, si t’as confiance et bah ça se passera bien. C’était trop bien de partager la scène avec Birth Of Joy ou tout autre groupe qui aime le Rock N’ Roll.
GS : Et du coup, qu’est-ce qu’on apprend auprès de groupes chevronnés ? Par exemple auprès de Birth Of Joy. Est-ce que vous avez parlé avec eux ? Vous avez scruté leur show pour après essayer de vous réapproprier des codes scéniques ?
M : Ce que je retiens, essentiellement, c’est qu’il faut interpréter ses morceaux, notamment vocalement. Parce qu’on est d’accord, Birth Of Joy, ça joue. Le batteur est un tueur mais surtout le chanteur à une flamme. Il est possédé par ce qu’il chante, il croit en ses textes. J’avais jamais réalisé ça avant. J’écrivais des textes mais un peu en m’en foutant. Et depuis ce concert, j’y réfléchis. J’essaye d’écrire des trucs qui me parlent beaucoup plus.
GS : Et du coup, votre tour bus ? Il va mieux ?
M : (Rires) Ouais, il va mieux. On va pouvoir imprégner la France de notre rock et de traces de diesel.
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