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Radiohead – Live aux Arènes de Nimes (10/07/2012)

Radiohead est un groupe du genre repoussant. Repoussant ses limites et les limites des genres musicaux qu’il s’aventure à visiter, le quintet semble aller toujours plus loin dans son approche musicale. Pari tenu en live?

Le rendez-vous est pris.

Ce sera dans les Arènes de Nimes, le mardi 10 juillet.

Et ce 10 juillet est arrivé. Et moi aussi, par la même occasion.

Le groupe Caribou fait son entrée, auréolé du statut de support band du tour. Ce quartet aux confluents de l’électro, de la pop et de la dance 90’s ne brille malheureusement ni par son charisme, ni par la qualité de sa prestation : mauvais choix de programmation pour Radiohead, ou mauvais choix que celui de jouer cette musique avec de vrais instruments? Personne ne sait. De toute façon, vous n’ êtes pas venus sur ce site pour voir comment était la première partie, ne me mentez pas.

Passons donc directement à Radiohead, dont le dernier album particulièrement court et complexe à aborder en avait dérouté plus d’un (dont moi, en tout cas sur les 4 premières chansons, que j’avais jugé indigestes, lors de l’écoute de l’album).
Ca tombe plutôt bien, 7 chansons du nouvel album ont été jouées ce soir-là. En fait, toutes sauf Codex, que je juge être la plus pénétrante, mais bon, on va pas faire la fine bouche. Surtout que Radiohead semble être en GRANDE forme, malgré le décès du drum tech suite à l’écroulement de la scène il y a 1 mois (entrainant l’annulation d’une kyrielle de dates). Arrivée triomphale, quelques mots en français, et une attaque directement sur Lucky. Et sans le savoir, on est chanceux :  la date du 10 juillet est la date de reprise de la tournée (après la mort de Scott Johnson, le drum tech), et Lucky n’a pas été l’intro d’un concert de Radiohead depuis Brisbane, en 1998.
Du coup, après une entame énorme sur Lucky, quand vient l’intro de Bloom – le premier morceau de The King Of Limbs – , on a légitimement peur. Les boites à rythme de l’album? Le son un peu froid? Le rendu d’une chanson complexe, en live? Beaucoup de questions en suspens. La réponse du quintet britannique ? L’arrivée sur scène d’un deuxième batteur, pour densifier les rythmiques. Et c’est tout un album qui se trouve transformé. Crédibilité maximale pour le rendu d’un album pas forcément imaginable sur scène, avec une utilisation minimale des samples : une franche réussite. Autre réussite aisément visible : les lumières. Toujours une réussite chez Radiohead, les lights collent parfaitement à l’endroit, aux émotions, au ressenti. Brillant.
Après un  Morning Mr. Magpie, issu également de The King Of Limbs, puis 15 Step, issu d’In Rainbows, l’album précédent, cap sur There There, avec Johnny Greenwood aux percussions (+ les 2 batteurs + Ed O’Brian). Le taureau danse dans l’Arène, il fatigue. Et Radiohead choisir de calmer le jeu. Pas de mort immédiate. Staircase pointe son nez – une B-side de The King Of Limbs – plus calme, tout comme The Gloaming, qui arrive juste après. Separator, I Might Be Wrong, Pyramid Song, Nude, Radiohead met les petits plats dans les grands, et c’est une Arène entière qui hurle de plaisir. Et Identikit, une (belle) nouvelle chanson, est présentée. Toujours pas un mot sur le drum tech. Bizarre. Obnubilé par l’envie de faire la fête, Lotus Flower, Feral et Little By Little s’enchainent. Jusqu’au moment qui rendra la foule hystérique : Thom Yorke se saisit de sa guitare, et c’est Paranoid Android qui commence. Fluide comme une passe de muleta, le groupe pose définitivement sa main sur la vieille batisse qui n’a pas fait grand chose pour lui opposer résistance. La violence de Johnny Greenwood et de son combo Telecaster-Vox aura raison de l’enceinte Nimoise.

Coup de grâce porté. Le taureau, chancelant, s’effondre au coeur de l’Arène, et le public, conquis par tant d’élégance dans la mise à mort, donne ses deux oreilles.

Saluant le public et dans le désir profond de l’honorer, Radiohead offre à cet écrin un cadeau de plus, et joue pour la première fois Treefingers, (la première fois depuis sa publication sur Kid A, il y a 12 ans…) avant d’enchainer sur Give Up The Ghost, non sans mal pour Thom Yorke -qui en a bavé pour jouer la partie de guitare à contre-temps. Délaissant pour un morceau sa guitare pour le piano, avec le délicieux Videotape, Yorke et sa 6 cordes font bon ménage pour Weird Fishes/Arpeggi.
Que pouvait-on attendre de plus? Le taureau ainsi vaincu, la parade durait, et l’audience amassée ne se lassait pas de ses 5 matadors-là, qui n’en demandaient pas tant pour présenter Full Stop, autre nouvelle chanson présentée sur la tournée. Sourire en coin, Thom Yorke s’avance jusqu’au piano pour Everything In Its Right Place – Idioteque, et entraine ses camarades de bataille derrière la scène.

Le dernier morceau, symboliquement, aura été émotionnellement très fort. Le groupe salue la foule, qui lui offre une énième standing ovation, et se lance dans Reckoner. Les multiples écrans derrière la scène s’allument une dernière fois, et tous affichent le visage de Scott Johnson. Nîmes se lève pour honorer la mémoire de leur drum tech, Radiohead finit son tour d’honneur. Et les Arènes, conquises, laissèrent partir ceux qui ont toréé corps et âme pendant 2h30. Par la Grande Porte.

Pour jeter un coup d’oeil à la setlist, c’est sur setlist.fm

1 Commentaire

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    Merci pour ce report ! Et je découvre ton blog par la même occase, bien sympathique, on repassera faire un tour 😉

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