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Les Nuits de Fourvière // Mogwai

Le rendez-vous était pris depuis longtemps : Dimanche 6 Juillet, Mogwai, Fourvière. N’écoutant que notre courage (et nonobstant la météo qui nous promettait des heures de souffrance humide et glaciale), nous partîmes, sous un brouillard et une pluie battante qui, se disait-on sur le moment, allait plutôt bien avec la perception que nous nous faisons du temps Anglo-Saxon.

Photo : François Bonnet

Photo : François Bonnet

Arrivée au Théâtre Antique de Fourvière, 20h. Putain, il ne pleut plus. Nickel. Pile le temps d’aller choper une bière, de la boire, de l’évacuer, et en route pour les gradins. Ah, il pleut. Dans le doute, on va acheter des ponchos à usage unique (1€, c’est pas la mer à boire). Assis sur les désormais célèbres coussins de Fourvière -dont le briefing pré-concert nous apprendra qu’ils ne pourront être jetés,  contrairement à la coutume -immobiles (et déjà moites) que nous voyons les Canadiens de Timber Timbre arriver sur scène, après une prise de parole des Intermittents. Prise de parole laissée par le festival, qui ne cherche pas à masquer son soutien à ces personnes de l’ombre sans qui rien n’est possible, ce qui est tout à leur honneur.
Revenons toutefois assez rapidement à Timber Timbre. Je n’avais pas pris le temps d’écouter vraiment, avant le concert, me contentant assez servilement de survoler leurs morceaux les plus connus : je n’attendais que la bande à Stuart. Et s’il faut avouer que leur set d’une heure était somme toute un peu longuet, la fin de set plus efficace m’aura permis de me donner une réelle motivation à découvrir plus sérieusement la musique du Canadien.
Certes, je n’étais pas venu pour Timber Timbre. Mais je n’étais pas venu pour la pluie non plus, et pourtant j’ai eu les deux. Et alors que les techniciens débâchent les amplis et accordent les instruments pour l’arrivée de Mogwai, j’en viens à me demander si le quintet Glaswégien (doté pour l’occasion d’un sixième membre aux percus et au violon) n’a pas vieilli. Le volume du son «de plateau » d’un des amplis guitare me fait immédiatement ravaler ma question et mes tympans. (NDLR : le son « de plateau », c’est le son de l’ampli, sans que celui-ci ne passe par les enceintes de sonorisation situées de part et d’autre de la scène.) Une brève install’ et 12 accordages plus tard, c’est finalement au tour de Mogwai d’arriver. (On notera la croix blanche sur le t-shirt noir de Martin Bulloch (Batterie) et sur l’ampli noir de Stuart Braithwaite (Guitare) ) Et de se présenter dans la langue de Molière : « Nous sommes Mogwai de Glasgow, Ecosse. »,  avant d’ouvrir le concert sur Heard About You Last Night, issu du dernier album en date, Rave Tapes. Rave Tapes qui, avec Hardcore Will Never Die But You Will (l’avant-dernier album) constitue 50% de la setlist de la soirée. Le concert n’est pas un chef d’oeuvre de symbiose artiste/public, le groupe est comme à son habitude quasi-immobile, se contentant de brefs « merci beaucoup » entre les morceaux, automatisme de plus. Le groupe semble être en « pilotage automatique » : une cohésion parfaite entre ses membres, aucune erreur, aucune hésitation, un jeu juste, sincère et authentique sur les morceaux dénués de samples (je pense à Friend Of The Night et sa légèreté divine, là.) Malgré un temps de jeu un peu léger (1h25 rappel compris, mais quel rappel!), Mogwai a déroulé, ne donnant pas une seule fois l’impression de peiner, au contraire de sa setlist. Mexican Grand Prix, ou Remurdered ne sont clairement pas au niveau des quelques éclaircies musicales de la soirée (Take Me Somewhere Nice, We’re No Here, ou le divin rappel Hunted By A Freak + Mogwai Fear Satan, même dans une version écourtée.)

Néanmoins, ne nous trompons pas : Mogwai aura été une fois de plus bon hier soir. Une belle démonstration. Et à défaut de démonstrativité, et d’enthousiasme de leur part,  on se souviendra longtemps que ce temps typiquement Anglo-Saxon colle à merveille avec la musique voyageuse de ces Ecossais-là : il est des douches écossaises plus désagréables que celle-ci.

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