For our English readers, the interview is down below the French one. All you have to do is scroll down.
Granny Smith. : Votre concert commence bientôt ici au Hellfest, comment vous sentez-vous ?
Arya Goggin. :Nerveux! Excité! Anxieux! (*rires*) On a hâte! Ça fait plaisir de revenir ici. On est excités à l’idée de jouer, on est prêts !
Mikey Demus. : Ouais ! Je crois que vu que l’horloge tourne, on essaye de se mettre dans l’ambiance, on est arrivés ce matin directement, et il faut parler à tout le monde, on s’est dit « OK le concert sera là », et on y est allé jeter un coup d’œil.
A.G.: Plus l’heure du concert approche plus l’excitation monte, et c’est notre dernière interview donc on est en mode « oh putain ! »
G.S.:(*rires*) On va aller vite, promis.
M.D. : Non non, prends ton temps mec.
G.S. : L’année prochaine ce sont les 20 ans de Skindred !
A.G. : Sans déconner?!
G.S. : Oui, j’ai vérifié sur internet, 20 ans !
A.G. : Wow. Merde. Merci je me sens vieux maintenant !
G.S. (*rires*) Donc, je me demande si vous avez prévu quelque chose pour fêter vos 20 ans ?
A.G. : Oui… Oui! On organisera quelque chose! Ça n’est pas encore défini mais on fera quelque chose !
M.D. : Il me semble que tu es le seul à avoir parlé de ça, donc je pense qu’il faut qu’on prévoit quelque chose non ?
A.G. : L’année prochaine!
G.S. : Ouais, en 2018.
M.D. : Ouais, tu sais, on a des trucs qu’on veut faire, pas pour les 20 ans mais on a des choses en tête, donc peut être qu’on peut faire d’une pierre 2 coups et prévoir quelque chose de spécial.
A.G. : Peut-être qu’on pourrait combiner une sortie d’album et un combat en mode MMA-Octagon.
G.S. : (*rires*)
M.D. : Ouais! Super idée!
A.G. : Une bataille royale “Royal Rumble”! Une cage en fer, avec des poulets.
G.S. : Un « Hell In The Cell » ! (*rires*). Sinon, Skindred est connu pour ses textes et son engagement politique, je voudrais juste vous demander ce que vous pensez de ce qu’il se passe aux US et du Brexit, personnellement et en tant que groupe.
A.G : Vous avez du temps ?
G.S. : Eh bien, on est ici pour vous voir jouer donc c’est plutôt à vous de me dire.
A.G. : Je peux vous demander si vous avez déjà posé cette question à un autre groupe américain ?
G.S. : Non, je n’ai pas eu le temps.
A.G. : C’est intéressant, tu ne crois pas ?
G.S. : En fait, je vous demande à vous parce que je sais que vous êtes très investis en politique dans votre musique.
M.D. : Je ne suis pas vraiment content du Brexit et je sais qu’Arya est du même avis, donc je pense qu’en tant que groupe nous ne sommes pas contents.
A.G. : On est un groupe uni, tu sais ? Et le Brexit ne fait rien d’autre que de séparer, donc d’après moi, aucun de nous n’est pour. Et je connais pas mal de gens qui pensent la même chose.
G.S. : Et dans le futur, avez-vous peur que les tournées soient plus difficiles à organiser à cause du Brexit ?
A.G. : En fait, le truc c’est qu’ils ne savent pas ce qu’il va se passer. Et c’est ça le nœud du problème. Personne ne sait ce qui va arriver, et tout le monde a peur de ça. Je pense qu’il faut s’inquiéter, ça permet d’être attentif, mais je ne crois pas que le gouvernement nous aidera. C’est ça le plus grave, et le Brexit ne me satisferait pas non plus même avec un gouvernement travailliste, mais j’ai plus confiance en celui qui se battait pour nous. Mais tu sais, personne n’a idée de ce qu’il va se passer, il y a un potentiel d’emmerdes énorme.
M.D. : Les problématiques logistiques pour notre groupe ne sont rien face à ce qu’il peut arriver au pays. On en voit de toutes les couleurs pour tourner, vraiment ! On s’en sortira quoiqu’il arrive ! C’est emmerdant mais c’est notre problème. Pour le pays et le reste de l’Europe, bah… on avait un truc vraiment bien et….
A.G. : C’est une onde de choc. Il n’y aura pas d’effet immédiat, mais ça nous affectera dans quelques années.
M.D. : La décision a été prise par une vieille génération et ça va se répercuter sur les générations plus jeunes, et ce n’est pas juste.
G.S. : En regardant votre carrière, il y a 20 ans, donneriez-vous un conseil à votre « vous » de maintenant de ne pas faire quelque chose ou vous vous encourageriez-vous à rester tel que vous êtes ?
A.G. : Ouais ! J’en ai des tonnes, peut-être même trop pour faire une liste (*rires*) Je pense que la majorité serait pour éviter de mauvaises décisions commerciales.
M.D. :Je pense que n’importe qui qui est dans le business depuis 20 ans dirait la même chose.
A.G. :Je pense que n’importe qui, dans un groupe ou non, qui fait le point sur sa vie, ferait de meilleurs choix s’il avait un peu plus d’information. Longue vie au rock ! (*rires*)
M.D. : Ouais, on suit notre chemin et tout arrive pour une raison donc on est là, mais il y a tellement de choses qu’on aurait faites différemment, et tout aurait pu se passer autrement ! C’est la vie ! (*rires*)
G.S. : Vous avez sorti 2 albums en 2 ans, 2014 et 2015. Ça n’est pas tous les jours qu’on voit ça, en général c’est plutôt un album tous les 4 ans et encore ! Vous aviez tant de riffs et d’idées en suspens pour enregistrer si vite ?
A.G. : Ecoute. On a écrit Kill the Power en 2012, on l’a enregistré en 2013, et il est sorti en 2014. Ensuite on a sorti Volume fin 2015. Sur le papier ça fait 2014-2015, c’est court. Mais en fait il s’est passé 2 ans entre les 2 sorties. Si on avait patienté 1 mois, on l’aurait lancé en 2016 et les gens auraient dit « ah, vous avez attendu 2 ans ! », tu vois ce que je veux dire ? Tout dépend du mois de sortie.
M.D. : Je crois que tout était prêt pour 2013, mais pour je ne sais plus quelle raison on a dû repousser.
A.G. : Notre label l’a repoussé, on n’avait pas notre mot à dire, ça aurait pu être encore plus long. Quand on y pense, il s’est passé 5 ans entre notre album Babylon et Roots Rock Riot, donc on a l’habitude d’attendre. Je pense que le prochain devrait sortir courant de l’année prochaine.
G.S. :Vous êtes plutôt à part dans la scène Métal, cela tient aux différents genres que vous utilisez dans votre musique. Est-ce que c’est important pour vous, de garder cette créativité et d’être unique ?
A.G. : Ce n’est pas un but en soi. Si on écrit une chanson de métal avec plein de riffs, aucun de nous ne va dire « On devrait mettre un peu de Jungle quelque part », il faut que ça ait du sens pour la chanson, et ça vient naturellement au bout d’un moment, comme une seconde nature.
M.D. : Ouais, tu apprends à reconnaître les arrangements qui ont du sens, et quand il faut se retenir, ou quand il faut insister sur une partie Hip Hop, reggae ou punk rock… La chanson elle-même te dit où aller, si tu vois ce que je veux dire.
A.G. : Je pense qu’il est très important pour nous de sortir du lot, visuellement et musicalement. Tu veux qu’on se souvienne de toi, non ? Et je pense qu’on a envie d’écrire des chansons dont les gens se souviendront, ou un style dont les gens se souviendront. Personne ne veut faire partie d’un groupe qui est devenu « banal », je préfère que les gens pensent qu’on était des grosses merdes, je ne veux pas qu’un groupe soit neutre pour les gens. Soit tu inspires « c’est un groupe énorme », ou « c’est un groupe de merde », ça veut dire que tu as fait réfléchir ! Et je préfère ça à voir tout un tas de groupes, qui se ressemblent tous, qui font la même musique, et que tu ne peux pas départager.
G.S. : Durant votre carrière vous avez joué dans plein d’endroits, plein de festivals, peut-on dire que vous êtes un groupe de live, que vous adorez faire des concerts, en face du public ? Vous préférez ça au studio ?
A.G. : Avant j’aimais plus les concerts que le studio. Maintenant j’aime autant les deux. Je pense que les concerts sont une forme de récompense pour tout le travail qu’aura été de créer des chansons, les enregistrements… C’est un moment de connexion instantané. Un album est dans la nature, tu as des retours de personnes te parlent via un clavier, mais en live, la critique est immédiate ! Et c’est ça que j’aime. C’est un processus, et j’aime autant l’un que l’autre. Tu es d’accord ?
M.D : Ouais, avec le recul, je crois que j’aime le studio. C’est du vrai boulot, tu vois ce que je veux dire ? L’écriture et l’enregistrement sont bien plus difficiles que de jouer sur une scène, ça c’est la partie sympa ! Le studio c’est du travail sans relâche, tu as la pression du temps, tu peux avoir des désaccords, ce genre de choses. C’est comme ça, tu vois !
G.S. : Dernière question, que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
M.D. : Va pour la santé, le bonheur et l’argent !
A.G. : Ouais, plein d’argent ! Quelque chose d’emprunté, quelque chose de bleu, quelque chose de neuf ! (*rires*)
M.D.: Tu sais quoi, tu l’as dit, ça fait 20 ans, on est juste heureux de toujours jouer, d’être pertinents, et d’être toujours plus ou moins d’actualité.
A.G. : De mieux en mieux à chaque fois ! Tu sais, c’est le Hellfest, il y a 4 ans on faisait l’ouverture, maintenant on est en milieu de soirée, la prochaine fois qu’on viendra on sera encore mieux avec un peu de chance ! Et c’est le but, c’est ce qu’on veut faire, continuer à monter. Et on est chanceux d’en arriver là, ça n’a jamais été des hauts et des bas. On est toujours allés en s’améliorant.
M.D. : On ne fait que s’améliorer, c’est comme le bon vin, on se bonifie! (silence). Je viens de discréditer tout ce que tu viens de dire désolé (*rires*). Il a raison en tout cas.
Avant leur passage au Hellfest, on a eu l’occasion de discuter avec Arya (Batterie) & Mikey (Guitare) de Skindred. On a parlé de leur carrière, le Brexit et d’autres choses pas piquées des hannetons. Merci encore à eux pour leur gentillesse et merci à Elodie d’HIM Media pour avoir permis ça. Merci aussi à Emma pour la retranscription, Béné pour la traduction et Léo pour les questions
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G.S. : So we’re close to your show here at Hellfest, how do you feel about that ?
A.G. : Nervous ! Excited ! Anxious ! (*laughs*) Yeah we can’t wait ! It’s nice to be back. Excited to play, we’re ready to do it !
M.D. : Yeah ! I think, because the time is ticking, we’re trying to get into the groove because we flew in just this morning and came in straight away, got to talk to everyone, and we’re like « ok so the show’s there », and we went to get a look.
A.G. : The closer we get to stage time the more antsy we get, and this is the last interview so we’re like « oh fuck ! »
G.S. : (*laughs*) We’ll be quick, promise.
M.D. : No, no, take your time dude.
G.S. : Next year it will be the 20th anniversary of Skindred !
A.G. : Really ?!
G.S. : Yep, I checked on the internet, 20 years !
A.G. : Wow. Shit. Thanks for making me feel old !
G.S. : (*laughs*) So I just want to ask if there will be anything planned to celebrate the 20 years ?
A.G. : Yes… Yes ! There will ! It’s not planned yet, but yes there will !
M.D. : I think you’re the first person to bring it up so we should plan something, shouldn’t we ?
A.G. : Next year !
G.S. : Yeah, in 2018.
M.D. : Yeah, you know what, we’ve got stuff we’re planning on doing, it’s not because of the 20 years but we’re doing stuff anyway, so maybe we can tie that in and make it something special.
A.G. : Maybe we should do an album release and coincide it with an MMA-style octogon fight between all of us.
G.S. : (laughs)
M.D. : Yeah ! Good idea !
A.G. : A royal rumble ! Steel cage, with chickens.
G.S. : Hell in the cell ! (*laughs*) So Skindred is known for its political lyrics and the political commitment, but I just want to ask you how you feel about what’s going on in the U.S., and about the Brexit, personnally and as a band.
A.G : How long have you got ?
G.S. : Well, we’re here to watch you play so it’s more about your time really.
A.G. : Can I ask you if you’ve asked that question to any American bands yet ?
G.S. : Nope, I didn’t have time for it.
A.G. : Well it’s interesting don’t you think ?
G.S. : Well I’m asking you because I know you’re really involved politically in your music.
M.D. : I mean I’m not personnally happy about the Brexit and I know that Arya is’t either so I think that collectively as a band we’re definitely not happy about it.
A.G. : We’re a unity band, you know ? And Brexit is about breaking up that unity, so none of us could get on board with that as far as I’m concerned. And a lot of people I know feel the same way.
G.S. : And for the future, do you fear that the tours will be harder to realise because of the Brexit ?
A.G. : Well, the thing about that is, right, they don’t know what’s going to happen. And that’s the whole thing. No one knows what’s going to happen, everyone’s fearing for it. I think you have to be fearful, because it makes you cautious, but I don’t trust the government about having our backs. That’s the main thing, and I still wouldn’t be happy about Brexit if there would be a Labour government, but I know that I trust more the judgment of the guy who was going in to fight for us. But you know, no one knows what’s going to happen with it, it’s just potentially really shitty.
M.D. : I think the logistical side of it for the band is just small potatoes compared to the bigger picture of what it means for the country. We go through all kind of bullshit to tour, big deal ! We’ll get over it, whatever ! It’s a pain in the ass for us but it’s our problem. The bigger picture for the country, and for the rest of Europe as well, we had a fucking good thing and…
A.G. : It’s the ripples isn’t it ? You know, it won’t directly effect now, but it will reflect in later years.
M.D. : It’s a decision made by an older generation that’s going to affect younger generations, which isn’t fair.
G.S. : Looking back to your past, 20 years ago, is there anything you would advise your old self not to do or on the contrary would you encourage them to keep going the way they are ?
A.G. : Yeah ! I think there are loads actually, probably too many to list (*laughs*) I think most of them would be about bad business decisions.
M.D. : I think anyone who’s been around for 20 years could say the same thing.
A.G. : I guess if you could look back at any moment in your life, regardless of being in a band or not, I believe you would make other decisions