Granny Smith

Acidité garantie depuis 2011.

L’album de l’année 2012 : Le choix des rédacteurs

Nouvelle série d’article consacrée à nos albums préférés de la décennie qui vient de s’écouler. Et comme on est plutôt gentil, on s’est dit qu’on allait remonter année par année pour vous donner encore plus d’albums à écouter ou réécouter. On passe en toute logique à 2012.

L’album de PlayToDie : Between The Buried And Me – The Parallax II : Future Sequence

L’année 2012 fut excellente a bien des niveaux pour moi, dont son côté musical. Car au milieu des sorties – de très bonne facture – de Gojira, Meshuggah, Com Truise, Monuments, Breakdown Of Sanity ou encore The Algorithm, je découvrais Between The Buried And Me (BTBAM) avec leur album Colors qui m’émerveillait. Et heureux hasard, ils sortaient un autre album concept cette année-là.

Et la claque reçue fut violente, et c’est un euphémisme. The Parallax II : Future Sequence est la suite de l’EP The Parallax I : Hypersleep Dialogues sorti l’année d’avant. Mais c’est surtout une pièce de 75 minutes denses, diverses et jouissives. Rien que l’intro d' »Astral Body » m’a retourné en moins de 100 secondes, tant par la technique que par le voyage qu’elle propose. Et l’album est aussi épatant, nous faisant passer par toute une palette d’émotions et autant de genres. Vous aurez au choix metal, ballade, surf-rock, prog, death ou encore ambient, chaque style étant l’occasion de raconter une partie du voyage stellaire dont parle l’histoire. Chaque morceau s’enchaîne avec le suivant, l’album alternant entre des pistes de 10 minutes épiques à souhait avec des interludes pour laisser respirer l’album. Parce que le quintet aime changer de pattern toutes les 10 secondes, ce qui rend l’album dense, au point de pouvoir sembler lourd sur la durée pour l’auditeur non averti. Mais la prestation de chaque musicien est impressionnante sur toute la parallaxe, que ce soit sur le court « Bloom », déjanté à souhait, ou sur le long « Extremophile Elite » qui nous gratifie d’un des breaks les plus originaux proposés par le groupe.

Si The Parallax II vous demandera du temps et plusieurs écoutes pour le comprendre, la première suffira pour que vous vous rendiez compte pourquoi BTBAM est un des groupes de metal progressif les plus aboutis.

L’album de MattRouq : Being As An Ocean – Dear G-D

2012 a été une année de transition pour moi. Celle des découvertes de nombreux groupes, qu’il convient de citer, parce qu’ils méritent. Architects d’abord, avec Daybreaker, acheté lors d’un voyage aux États-Unis. Papa Roach, que je découvre avec le très bon The Connection. Et puis Deuce, l’ancien leader d’Hollywood Undead, qui se lance en solo et réussi à faire mieux que ses anciens copains, avec Nine Lives. Il y a aussi ces groupes, découvert en cours de route, qui sorte une nouvelle galette. Je pense notamment à Thousand Foot Krutch, avec The End is Where We Begin, et puis In Fear and Faith, qui sort un album éponyme, son dernier en date. Enfin, il y a ces groupes « historiques » de mes playlists, qui déçoivent. Linkin Park avec Living Things, fait mieux que sur A Thousand Suns, mais reste bien loin de la qualité de Hybrid Theory ou de Meteora. Il y a aussi Three Days Grace, qui se perd complètement sur un Transit of Venus qui fleure bon la fin de cycle et le manque d’idée.

Et au milieu de tout ça, arrive Being As An Ocean. Mon affection pour la bande de Joel Quartuccio n’est pas un secret, et l’histoire a donc débuté en 2012, avec Dear G-D. Une de mes premières vraies grosses claques musicales. Un hardcore mélodique magnifique, des paroles poignantes, bref, 51 minutes de belle musique. De la puissance de « The Hardest Part is Forgetting Those You Swore You Would Never Forget » au spoken word magnifique de « The Sea Always Seems To Put Me At Ease », le quintet montre une grande palette de qualités, se permettant même de poser une pièce instrumentale de onze minutes en plein milieu de la galette, sans que cela sonne faux. Un vrai sans faute pour un premier album réussi.

Puis, avance rapide jusqu’à novembre 2015. À peine une semaine après les attentats tragiques du Bataclan, je me rends à mon tout premier concert en solo, le Never Say Die Tour. Au cœur de l’affiche, Being As An Ocean pose sans conteste la meilleure performance de la soirée, retournant complètement le CCO de Villeurbanne. Avant de terminer son set sur « This Loneliness Won’t Be The Death of Me », Joel Quartuccio prend le micro pour délivrer un discours poignant sur les problèmes mentaux, la solidarité et l’espoir. La salle entière à les larmes aux yeux, et le concert se termine en apothéose. Un souvenir que je n’oublierais jamais.

L’album de Drey Talquor : Baroness – Yellow & Green

Continuons dans la lancée des albums que j’ai découvert sur le tard. 2012 fut pour moi une année assez pauvre. Bien entendu il y a eu des bons, voir excellents albums durant cette année (le magnifique Weather Systems d’Anathema, Koi No Yokan de Deftones, le dernier album de Soundgarden : King Animal ou encore Ariettes Oubliées des Discrets, je vous salue). Mais aujourd’hui, parlons d’un groupe qui occupe une haute estime dans mon coeur. A savoir Baroness. Vous présenter un des piliers de la scène metal américaine actuelle ne me semble pas être une chose obligatoire. Le groupe a accueillit sa notoriété grâce à cet album que je vous présente. Mais pour résumer Baroness, c’est le projet du chanteur et artiste peintre John Dyer Baizley, qui exerce dans un metal aux influences prog et sludge diluées de post-rock ou de stoner.

Je ne pense que personne ne peux discuter de l’excellente qualité de leur discographie. Que ce soit leurs débuts plus extrêmes avec le Red Album et le Blue Record ou leurs derniers exercices, ou Baroness a pu développer son propre style, reconnaissable de tous avec Purple ou Gold & Grey. Et l’album qui marquera ce changement, c’est Yellow & Green, sorti en 2012 justement.

L’album contient quelques un des plus gros succès du groupe, comme « Take My Bones Away » ou « March To The Sea » mais si j’ai décidé de le mettre sur le haut du podium de tout ce que Baroness a sorti durant cette décennie, c’est qu’il s’est révélé à moi durant un concert. Leur show acoustique au Hellfest 2018, où le groupe, alors amputé de leur batteur a beaucoup jouer de titres provenant de cet album. On a souvent tendance à bouder Yellow & Green, ne gardant que ses gros succès, mais il contient quelques magnifiques ballades, comme la stridente « Twinkler », « Eula » qui vient conclure la face Yellow de l’album ou encore « Psalms Alive » sur la face Green. C’est un album très mélancolique, une petite perle du genre, et surtout une des meilleures sorties de cette décennie pour moi.

L’album de Maxallica : Parkway Drive – Atlas

Mon obsession pour Parkway Drive n’est plus un secret puisque c’est la deuxième fois que je cite le combo de Byron Bay dans mon top de la décennie mais cette fois-ci ce n’est pas un choix par défaut. J’ai découvert le groupe avec cet album et la vidéo de « Dark Days » sur les internets à l’époque et quelle claque. J’étais à l’époque en train de faire un BTS de merde et c’est l’album qui m’a le plus aidé à survivre aux long trajets du matin tellement la rage et les riffs inondent l’album.

Pour beaucoup de fans de la première heure Atlas restera sûrement le dernier vrai album de Parkway Drive parce qu’à 100% dans la mouvance metalcore. C’est vrai en grande partie grâce aux deux singles, « Dark Days » puis « Wild Eyes », mais aussi des tubes comme « Swing » ou « Sparks ». C’est en revanche le vrai album bridge entre les deux ères Parkway Drive grâce à la présence par exemple de « The River » et surtout « Blue and the Grey » en fin d’album.

Atlas est un album majeur du metalcore et il signe le pic de Parkway Drive dans ce style et qui nous a amené IRE puis Reverence par la suite. Et puis putain le riff principal de « Wild Eyes » est le meilleur riff jamais écrit, don’t @ me.

L’album de Tolol : Enter Shikari – A Flash Flood Of Colour

Au moment de faire la sélection pour 2012, le choix s’est vite arrêté sur deux albums. Et qu’il est difficile de devoir mettre sur le banc Clockwork Angels de Rush, mais j’ai préféré mettre sous la lumière une sortie qui m’a mis une énorme gifle au moment de sa découverte.

A l’époque, le bouquet satellite de Canal permettait d’avoir la chaîne Britannique MTV 2. A la différence des canaux Français, cette chaîne avait une programmation à la hauteur des gouts des Anglais. Il suffit de voir les programmes des radios de la BBC pour s’en apercevoir. En trainant donc devant mon poste, un clip me marqua bien plus qu’un autre : « Arguing With Thermometers ».

Pour moi ce fut une véritable découverte musicale. Un son plus violent, plus catchy avec une partie électronique bizarre mais pour autant d’une efficacité redoutable. Enter Shikari venait de rentrer dans ma vie musicale et avec lui son album A Flash Flood Of Colour. Un chef d’oeuvre de post hardcore moderne avec des titres marquants et des thématiques autour de la politique, du climat et de notre mode de consommation. Dire que les gars de St Albans sont engagés est un moindre mot. Quoi qu’il en soit, cet album est une véritable patate dans la tronche. Tantôt bagarre, tantôt dance mais 100% réussite.

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