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Top Album 2020 : Les choix de Drey Talquor

Est-ce que 2020 sera une année qu’on gardera dans nos mémoires ? Non. Très clairement, ces 12 mois furent des plus désagréables pour la grande majorité d’entre nous et ce sur tous les points. Mais pour autant, tout n’est pas à jeter…

Cette pandémie et les multiples confinements qu’elle a engendré ont pu créer une chose bénéfique à tout amateur de musique, à savoir une superbe soundtrack pour apporter un peu de baume au cœur. Pour ma part, c’est une belle année musicale qui vient de s’écouler, si bien que de parler de 3 albums seulement revient à faire un choix cornélien tant les sorties qualitatives se sont défilés. Un cru une nouvelle fois porté sur mon style de prédilection, à savoir le stoner, je vous recommande donc les albums d’Elder, REZNYuri GagarinDopelordElephant Tree ou même le surprenant album de Kadavar si vous êtes amateurs de musiques fuzzées. Dans un autre registre, je salue Ohms de Deftones, Flowers Of Evil d’Ulver ou bien Shore de Fleet Foxes. Ces disques m’ont tout autant marqué que la sélection qui va suivre mais il a bien fallu faire un choix.

Mention Honorable : Lord Buffalo – Tohu Wa Bohu

Signée chez Blues Funeral Recordings, le label qui nous a apporté cette année les excellents albums de Lowrider et de Spotlight, il se dégage de cette production mystique et orchestrale une furieuse envie de voyager et de se balader au sein d’une grandiose nature, dont les américains se sont pleinement inspirés. Un album de Stoner certes, mais à l’approche plus symphonique et céleste, apportée par une voix lointaine ainsi que des violons et un majestueux piano, s’appropriant une grande partie des pistes, nous donnant envie de se perdre dans les grandes plaines américaines. Une petite pépite à vous conseiller sans modération. Si jamais vous cherchez une alternative plus abrasive, je vous recommande la seconde sortie de Lord Buffalo en ce cru 2020, à savoir Legends Of The Desert, Vol.1, collaboration entre le quatuor et Palehorse/Palerider, d’une tout aussi bonne facture.

3. Still Motions – Mirrors

Cette année, j’ai aimé me perdre dans un genre que je délaisse trop souvent, à savoir le Post-Rock. Ces ambiances mélancoliques sont toujours l’occasion de se plonger dans un monde mourant dont on ressent toujours une teinte d’espoir, dissimulée dans des mélodies oniriques. 2020 ne fut pas avare en sorties du genre, je salue Caspian et pg.lost à ce sujet, mais j’ai décidé de mettre les lumières sur la galette du genre que j’ai le plus écouté cette année.

Mirrors est le premier disque d’un groupe nous provenant de l’Arizona. Et même si leurs terres ocres et désertiques les promulguaient à faire une musique plus chaude, c’est dans la reverb et les effets de pédale que ceux-ci ont construits leurs pistes, symbole d’un ésotérisme très prometteur. Pour un premier essai, le groupe s’est vu aidé à la production de leurs amis d’Holy Fawn pour construire une musique très cinématographique, remplissant parfaitement le cahier des charges du voyage aérien que seuls les maîtres du genre savent faire. Still Motions est un groupe à suivre de très près si vous aimez ces ambiances éthérées et ces lointaines guitares où votre imagination vous propulse dans des contrées fantasmées. Une petite demi-heure d’écoute dans ces brumes si chères aux amateurs de delay toujours accompagnées d’un excellent climax permettant de poser le décor. Un premier essai réussi ont j’espère voir une suite très prochainement.

2. Slift – Ummon

S’il y a des personnes pour qui cette année ne fut pas totalement négative, c’est bien pour nos joyeux toulousains de Slift. Malgré les peu de prestations lives, restrictions sanitaires oblige, leur passage sur la chaîne KEXP a permis de les mettre sous les projecteurs. L’ambiance unique et fédératrice a pour beaucoup joué sur le fait que Ummon, leur second album fut la découverte de l’année pour pas mal de stonerheads, dont je fais parti.

Le trio a su réussir à implanter tous les codes du rock psychédélique, à savoir des riffs emplis de reverb et de delay répétés à l’infini sur plusieurs minutes agrémentés d’ambiances spatiales créant la soundtrack parfait pour un vieux film de science-fiction à l’univers atypique. Ces atmosphères sont décuplées par l’énergie unique que dégage les musiciens avec cette voix criarde et ces patterns de batterie nous donnant tous envie de taper des fûts imaginaires lors de notre écoute. Ce n’est pas pour rien que la réputation de Slift a explosé cette année pour rejoindre les cartes que l’hexagone a à proposer sur la scène internationale. Nous sommes en face d’un disque assez long, dépassant l’heure d’écoute, rock psychédélique oblige, mais les ambiances sont si réussies et le récit évoqué si prenant qu’on en redemande encore et toujours plus. Un succès totalement mérité.

1. Psychonaut – Unfold The God Man

Qu’on se le dise directement, cet album qui trône sur le podium n’est pas celui que j’ai le plus écouté cette année. S’il est à cette place, c’est grâce à ses morceaux regroupant tout les aspects sonores que j’adore depuis que j’ai commencé mon aventure dans la musique.

Depuis le début de ce voyage dans les univers sonores, j’ai pu développé des goûts pour des notes emplis de reverb, des ambiances cosmiques, des murs de sons façonnant des pistes longues et tumultueuses au service d’une histoire fascinante. Psychonaut, un trio belge effectuant un Post-Metal d’une résonnance magnifique coche toutes ces cases. C’est un tout jeune groupe qui signe ici son premier disque, mélange de stoner, de post rock/metal aux relents tribaux incorporés de chants religieux dont la thématique porte sur notre place dans l’univers en tant qu’être humain. Un voyage incroyablement dense vous attends au delà de l’heure d’écoute de l’album, les compositions seront à chaque fois différentes, alternant entre ambiances introspectives et déflagrations sonores.

Pour un premier album, c’est une odyssée incroyablement mature, qui demandera plusieurs écoutes afin d’en extraire toutes les saveurs se cachant dans ce disque et c’est pour cela que je classe Unfold The God Man comme mon disque préféré de 2020. En lui se retrouve bien des styles que j’apprécie pris à part, mixés ensemble en sort une formidable décoction que je ne peux que vous recommander. Si ma sélection vous a plu, cet album est le best-of de ce que j’ai pu vous présenter. Je ne peux que leur souhaiter une incroyable carrière tout aussi qualitative que cet album qui aura marqué au fer rouge mes précédents mois.

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Thème par Anders Norén