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Music Monday #167 : Architects – deep fake

On dit souvent d’un groupe qu’il est nécessaire qu’il se renouvelle dans sa formule à un moment ou à un autre. Certaines formations y arrivent mieux que d’autres. Qu’en est-il du cas Architects, pionnier de la scène Metalcore actuelle ?

Après avoir sortis cinq albums et s’étant fait un petit nom dans l’underground, Architects a réellement commencé à exploser avec Lost Forever // Lost Together en 2014. S’en suivra le mastodonte All Our Gods Have Abandonned Us et la tragédie de la mort de Tom Searle. Cette période de deuil marquera le groupe au fer rouge pour deux raisons : Tom était l’un des principaux compositeurs de la musique de la formation, mais c’était le frère du batteur, Dan, et un excellent ami des autres membres. Le disque suivant, Holy Hell, lui rendra hommage sur tous les points. On y sent un groupe certes fracturé, mais touchant. Malgré le côté sombre du disque, une lueur d’espoir se fait ressentir tout du long de l’écoute, de par les paroles chantées par Sam Carter et même la musique en elle-même, certains riffs de guitare ayant été écrits par le défunt.

Nous arrivons à 2021 et la sortie de For Those That Wish To Exist et la pression est de taille : la formation de Brighton se doit d’aller de l’avant. Un chapitre se tourne et les fans s’inquiètent : seront-ils à la hauteur de leur réputation ? Il est peu de dire que cette cuvée 2021 a divisé. L’évolution se fait certes sentir, notamment grâce à une musique plus direct et « Pop » sur les bords, mais aussi avec une production bien plus lisse et avec beaucoup moins de reliefs qu’auparavant. Il faut bien reconnaitre que sur cet album, Architects teste des nouvelles choses, s’inspirant pas mal de leurs compères de Bring me The Horizon par exemple. Un véritable terrain de jeu qui donnera un disque beaucoup trop long, alternant entre les coups d’éclats et les moments plus qu’oubliables.

Bien qu’il regorge de défauts, For Those That Wish To Exist nous donnait l’espoir d’un renouveau, celui d’un groupe qui arrivait à faire son deuil d’un passé douloureux et souhaitant aller de l’avant, ce disque n’étant en réalité qu’une simple transition vers une ère nouvelle… qui ne se fera pas attendre trop longtemps, étant donné que son successeur, dont il est question aujourd’hui, sortira un an et demi plus tard, en octobre dernier.

Prénommé The Classic Symptoms Of A Broken Spirit, rarement un disque n’aura aussi bien porté son nom. Le Architects que nous connaissions n’est plus et semble s’être fondu dans la masse des autres groupes de Metalcore. Où est donc passé leur originalité ? Qu’est devenu le groupe qui innovait à chacun de ses albums ?

Alors, pourquoi avoir choisi deep fake pour vous en parler aujourd’hui ? Tout simplement car il renferme tous les problèmes que l’on peut retrouver sur la galette. Tout d’abord, la production semble étouffée et compressée à souhait, empêchant le titre d’être complètement accrocheur. De nouvelles sonorités électroniques se font ressentir, ce qui serait en temps normal intéressant. Le problème ? On pense bien trop à une formation comme Nine Inch Nails. Sam Carter, élément clé de la formation, semble essayer de trouver sa place au milieu du mix, lui qui était par le passé l’élément central de leur musique. Le breakdown vers les 2:20 est probablement le meilleur passage du titre, voire même de l’album. Mais il pourrait être encore meilleur s’il n’y avait pas eu ces effets de « glitchs » façon Code Orange et les cris noyés dans la masse.

Titre introduisant ce nouvel album, deep fake ressemblera aux 10 autres qui suivront. Aucune nuance ne se fera ressentir à l’écoute, faisant des 42 minutes du disque un véritable calvaire. Architects semble s’être complètement perdu. Pourquoi ont-ils voulu sortir un disque si rapidement, alors que celui-ci semble bâclé ? Pourquoi ne se sont-ils pas laissés plus de temps pour digérer leur évolution avec For Those That Wish To Exist ? Des questions qui resteront probablement en suspend, mais qui nous laisse quelque peut craintif pour la suite de leur carrière… Est-ce donc cela « Les Symptômes Classiques D’un Esprit Brisé » ?

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