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Between The Buried And Me – Automata I

Et si nos rêves étaient utilisés à des fins de divertissements ? Voici le postulat de base d’Automata. Reste à savoir si ça tourne au cauchemar.

Between The Buried and Me est un groupe majeur de la scène Progressive. Au fil des années, leur son est devenu plus accessible, sans pour autant devenir fade. Ils gardent une mélodicité et une technicité remarquables. On l’avait vu sur l’excellent Coma Ecliptic, avec un Tommy Rogers n’hésitant pas à utiliser plus souvent sa voix claire. Ce sont des maîtres dans l’art du concept album. La hype était donc importante au moment de l’annonce d’un double album avec le thème des rêves.

Automata I est un excellent album. Chaque écoute nous permet d’apprécier une piste différente de la précédente. Lors de la première, on se perd dans l’ouverture. « Condemned To The Gallows » qui possède des moments d’une efficacité redoutable. On retrouve un solo magnifique de Paul Waggoner, qui y met de l’entrain, et cette partie finale, sublimée par les voix, qui boucle avec l’intro. On se décide de réécouter le tout et c’est « Millions » qui vient claquer dans nos oreilles. Cette ballade qui possède un pont d’une douceur appréciable, et qui met en avant le travail vocal de Rogers. Et quand le vinyle tourne sur notre platine, on se prend à véritablement apprécier « Yellow Eyes » malgré les quelques points de ressemblance avec Dream Theater.

Mais comment parler de ce disque sans évoquer « Blot ». 10 minutes et 27 secondes. Une fermeture d’album qui se retrouve être une ouverture sur le thème de l’album, et donc une sorte de teasing d’Automata II. Les paroles parlent directement de nos rêves et de leurs utilisations. Mais surtout, musicalement, les Nord-Caroliniens nous offrent un morceau incroyable. Les différentes parties s’emboîtent parfaitement. C’est ce qui fait la force de BTBAM. Enchaîner les tableaux musicaux sans pour autant qu’on soit choqué par leur diversité. Si ce morceau est une pièce incroyable, le reste est un régal. Les parties de basse de Dan Briggs sont formidables et Blake Richardson prouve qu’il fait partie des meilleurs batteurs actuellement dans le Metal.

Certains regrettent la direction prise par le groupe de soigner l’efficacité au détriment de la complexité. Le traditionnel « C’était mieux avant ». Un groupe est toujours tenté d’évoluer pour éviter une certaine routine. Souvent avec le temps, une formation va tendre à se calmer et chercher d’autres moyens d’émerveiller, tout en gardant sa patte. On pourra citer Gojira, Mastodon ou encore Opeth. BTBAM garde toujours un esprit Math qui était assez présent à leurs débuts. Néanmoins, il est disséminé ici et là, mélangé avec d’autres influences.

Le seul petit regret est qu’on aurait aimé Automata II de suite. Le sentiment qui ressort à la fin de l’écoute est qu’on a une envie d’en entendre plus. « L’attente d’un bien est déjà un plaisir ». Euripide est dans le vrai. Quand on connait le talent de BTBAM, patienter n’est pas grave. La finalité sera à la hauteur.

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